Découvrez l’historique du parc et les initiatives mises en place!
Le parc municipal Jardin des Sources est un véritable ilot de verdure au cœur de la ville de Sainte-Thérèse. Ce site a jadis été recouvert par les glaciers. Lors du retrait de ces derniers, des tonnes de sédiments ont été laissées sur place.
- Un peu d’histoire
- La création du parc
- Les conditions actuelles des étangs
- Les facteurs contributifs
- La richesse d’un milieu humide
- Les actions concrètes
- Les interventions de la Ville à ce jour
UN PEU D’HISTOIRE
Vers les années 1930, ce site a été exploité en tant que carrière, mieux connu sous le nom de « Pitt à Charron », afin d’en extraire les sédiments qui ont servi de matériau de base aux infrastructures de l’autoroute 15 et de la voie ferrée. La carrière a été exploitée jusqu’en 1950, jusqu’à ce que la nappe phréatique soit atteinte, formant ainsi des étangs alimentés par l’eau souterraine.
Une fois l’exploitation terminée, le site est devenu un dépotoir clandestin où l’on venait jeter toutes sortes d’objets, dont de vieux pneus, du mobilier, des électroménagers et même des carcasses automobiles.
En 1980, la loi sur l’aménagement et l’urbanisme entre en vigueur. Cette loi permet désormais aux villes d’exiger aux promoteurs immobiliers de céder 10 % des terrains à construire à des fins de parcs. En 2000, le terrain de l’ancienne carrière est vendu à un promoteur pour le développement de la résidence Le Jardin des Sources, ce dernier cède la parcelle de terrain qui correspond au parc Jardin des Sources à la Ville de Sainte-Thérèse.
LA CRÉATION DU PARC MUNICIPAL JARDIN DES SOURCES
La volonté du conseil de ville en place de créer un espace de conservation de la nature exprimée dans le plan d’urbanisme et le règlement de zonage permet de concrétiser le projet du Jardin des Sources. Les buts du projet étaient :
- De créer un espace de conservation de la nature.
- De permettre à la nature de reprendre sa place et aux citoyens de s’approprier les lieux.
- D’éliminer les déversements clandestins.
Plusieurs étapes ont mené vers la concrétisation de ce projet. La première a consisté à nettoyer le site de tous les débris. Dès 1995, un premier groupe de bénévoles des Chantiers jeunesse ont débuté ce travail colossal et ont ramassé plus de 800 pneus et 300 kg de ferraille.
En 2000, la Ville donne le mandat de créer un plan directeur d’aménagement pour le parc Jardin des Sources à une firme spécialisée en architecture du paysage et en environnement. Ce plan a pour objectif de :
- Planifier l’aménagement du site
- Réhabiliter et mettre en valeur les plans d’eau
- Développer un lieu de conservation et d’interprétation de la nature
- Créer des accès entre les développements résidentiels à proximité et le parc.
La mise en œuvre du plan d’action s’est traduite entre autres par la plantation et l’ensemencement des talus créés par les développements afin de les stabiliser. La qualité de l’eau a également été améliorée en implantant un marais filtrant et en introduisant des plantes aquatiques dans le premier étang. On y a également installé des diffuseurs fonctionnant à l’énergie éolienne afin d’oxygéner les étangs.
Au fil du temps, plusieurs sentiers pédestres, des ponts, des belvédères, des haltes et des accès piétonniers ont été aménagés pour rendre le site plus accessible pour les usagers. Des circuits TREKFIT et BENCHFIT accompagnent aujourd’hui les visiteurs du parc dans leur entraînement extérieur. De plus, la Ville a procédé à l’installation d’affichage sur le boulevard des Mille-Îles Est et sur le Chemin de la Côte-Saint-Louis afin de rendre le site plus visible.
LES CONDITIONS ACTUELLES DES ÉTANGS
En jetant un coup d’œil aux étangs, on remarque trois problématiques principales.
- La présence d’une quantité importante d’algues et de plantes aquatiques, ce qui démontre des signes d’eutrophisation accélérée.
L’eutrophisation est un processus de transformation des plans d’eau qui se caractérise par une augmentation de la productivité du lac, notamment une hausse importante du taux de croissance des algues et des plantes aquatiques. - À certains moments de l’année, des odeurs peuvent être perceptibles. Elles sont causées par la décomposition de la matière organique (algues et plantes aquatiques) en absence d’oxygène.
- L’érosion des talus entraîne un apport important de matière en suspension dans l’eau ce qui favorise le processus d’eutrophisation.
LES FACTEURS CONTRIBUTIFS
Plusieurs facteurs sont responsables de la qualité actuelle de l’eau. Tout d’abord, l’eau souterraine qui alimente les étangs a une forte teneur en phosphore, ce qui favorise la prolifération des algues et des plantes aquatiques. Le seuil de phosphore total à ne pas dépasser pour la protection de la vie aquatique et la prévention de l’eutrophisation est de 0,02 milligramme par litre. La concentration mesurée à l’affluent des étangs est le double.
De plus, puisque les étangs sont peu profonds, l’apport en éléments nutritifs qui sont introduits dans les étangs par les affluents n’est pas dilué de la même façon que dans un lac. Ils sont alors plus disponibles pour les algues et les plantes aquatiques.
Également, la faible profondeur des étangs fait en sorte qu’une grande proportion de l’eau reçoit assez de lumière pour permettre la croissance des végétaux. Cette faible profondeur est également responsable de la température élevée de l’eau ce qui favorise la croissance rapide de la végétation aquatique et accélère la décomposition de la matière morte menant dans certains cas à la perception d’odeurs nauséabondes.
LA RICHESSE D’UN MILIEU HUMIDE
En observant l’état des lieux, on constate que le processus d’eutrophisation des étangs est bien amorcé et il se perçoit notamment par l’augmentation de la productivité du plan d’eau qui se traduit par une hausse du taux de croissance des algues et des plantes aquatiques. Ce processus naturel qui est accéléré par les activités humaines fait en sorte que les étangs se transformeront en milieux humides au fil des années.
Les milieux humides sont l’un des écosystèmes les plus productifs de la planète et jouent un rôle crucial, tout particulièrement dans les régions fortement urbanisées. Ils servent d’habitat de transition entre le milieu aquatique et le milieu terrestre. Ils constituent des habitats essentiels pour les animaux en servant d’abri et en offrant de la nourriture ainsi qu’un milieu pour leur reproduction.
Ils agissent comme des éponges géantes en absorbant la pluie et l’eau de fonte aidant ainsi à diminuer les risques d’inondation. En retenant l’eau, les milieux humides permettent de la filtrer avant qu’elle n’atteigne les cours d’eau.
LES ACTIONS CONCRÈTES
Afin d’orienter les actions à entreprendre pour tenter d’améliorer la qualité de l’eau, la Ville a mandaté le Conseil des bassins versants des Mille-Îles (COBAMIL) afin de réaliser une bathymétrie des étangs, un profil physico-chimique de l’eau ainsi qu’une mesure de la transparence de l’eau.
Pendant la réalisation de ces travaux, l’organisme Chantiers Jeunesse et la Maison des jeunes des Basses-Laurentides ont implanté une bande riveraine le long de l’étang 3, du côté de la résidence du Jardin des Sources. Une bande riveraine a aussi été implantée aux étangs 2 et 3 et des arbres à croissance rapide et à grand déploiement ont été plantés afin de générer de l’ombre sur les étangs.
En plus de son esthétisme et des plantes qui ont été sélectionnées pour leur floraison, la bande riveraine sert entre autres à protéger la berge contre l’érosion, à filtrer l’eau de ruissellement et à générer de l’ombrage pour contribuer à réduire la température de l’eau. Finalement, elle sert aussi d’habitat pour la faune locale.
Depuis l’été 2017, des chercheurs du département des sciences de la Terre et de l'atmosphère de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) effectuent l’analyse des eaux souterraines et dressent le portrait des étangs du Jardin des Sources. L’objectif de ce mandat, octroyé par la Ville, est de connaître la provenance de l’eau et comprendre l’évolution de ces bassins afin de déterminer les prochaines actions de protection à mettre en place.
L’objectif principal de cette analyse plus poussée est d’intégrer les connaissances scientifiques actuelles du domaine hydrologique et des eaux souterraines afin de développer un plan d’action concret et adapté, et de cibler, s’il y a lieu, des actions efficaces et viables pour ce milieu très particulier.
LES INTERVENTIONS DE LA VILLE À CE JOUR
2001
Mise en place d’un marais filtrant.
2002
Mise en place des éoliennes, des conduits d’air et des diffuseurs.
2003-2004
Suivi environnemental et ajout de produits pour améliorer la qualité de l’eau.
2005
Installation d’ilots contenant des ballots d‘orge pour améliorer la qualité de l’eau.
2012
Installation d’un système de filtration de l’eau qui contribue à diminuer la concentration de phosphore. Ce système est constitué d’environ 300 sacs contenant du calcaire et d'autres substances minérales qui filtrent l’eau en amont de l’étang 1.
2016
Octroi d’un mandat au Conseil des bassins versants des Mille-Îles (COBAMIL) pour la bathymétrie des étangs, un profil physico-chimique ainsi qu’une mesure de la transparence de l’eau.
Implantation d’une bande riveraine aux étangs 1, 2 et 3 et plantation d’arbres à croissance rapide et à grand déploiement.
2017 à ce jour
Octroi d’un mandat à une équipe de chercheurs du département des sciences de la Terre et de l'atmosphère de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) pour l’analyse des eaux souterraines et le portrait des étangs.
2021
Plantation d’arbres et d’arbustes adaptés au milieu humide qu’est le parc Jardin des Sources pour le préserver.
Réalisation d’un test de fluorescéine pour déterminer l’apport de chacune des sources identifiées pour les étangs du parc.